Être chez Soi

Être chez Soi, quoi de plus simple ? Il suffit pour cela d’avoir un lieu à soi, un endroit où l’on sait que l’on peut revenir, un endroit dont on sait qu’il vous attend toujours, qui demeure inchangé, protégé des tempêtes qui secouent l’univers. Hélas, la situation est beaucoup plus complexe. Car ces trois petits mots, ces mots si ordinaires qu’on dit sans y penser, peuvent dire, sans le vouloir, de multiples façons de se sentir « chez Soi ».

Certains ont ce besoin de retrouver partout l’univers familier où ils ne se sentent bien que parce qu’ils le connaissent. Ceux-là, qui se construisent, ne peuvent s’épanouir qu’entre leurs quatre murs et s’installent chez l’Autre comme s’ils étaient chez eux, projetant le décor de leur monde intérieur sur le monde alentour. La triade 5-6-7 noue et renoue sans cesse ce lien avec l’espace, comme une terre à défendre pour l’ennéatype 5, un lieu pour rassembler pour l’ennéatype 6, un foyer à garder pour l’ennéatype 7.

D’autres qui avant tout s’affirment comme Être Soi, parviennent à s’épanouir en quelque lieu qu’ils soient, peu sensibles semble t’il, aux conditions dictées par le chez Soi de l’Autre. La triade 8-9-1 exprime ce détachement vis-à-vis de l’espace, dans la peur de déplaire de l’ennéatype 1, la volonté de vaincre de l’ennéatype 8, l’évitement du conflit de l’ennéatype 9.

Il en est d’autres encore qui n’habitent jamais seuls, pour qui être chez Soi, c’est être avec les autres. Ceux-là dont l’habitat se fait et se défait au gré de leurs échanges, évoluent dans l’espace en suivant le reflet qu’ils parviennent à saisir dans le regard de l’Autre. La triade 2-3-4 incarne cette servitude, dans le faux dévouement de l’ennéatype 2, les ruses et les intrigues de l’ennéatype 3, la feinte fragilité de l’ennéatype 4.

Quelle que soit la façon dont un ennéatype se glisse dans l’espace, illustrée par sa place sur le pourtour du cercle de l’Ennéagramme ; quelle que soit la distance qui le sépare du lieu où l’Être et le Chez Soi ne sont pas dissociables ; quelle que soit la nuance qui teinte sa relation à son habitation ; il y aura toujours dans la figure fermée cernant le monde du Soi une dissociation, réplication manquée de la première coupure, de la séparation qui permit l'ouverture d’un espace où le Soi se retrouve chez lui.

Avec la volonté de prendre possession apparaît cette frontière, anomalie, erreur, monstrueux avatar de la naissance du Soi qui croit pouvoir gommer ce qui l’a défini, sapant ainsi la base sur laquelle il repose. Lorsque le voisinage devient contiguïté, les terrains mitoyens deviennent champs de bataille et dans ce monde en guerre toute rencontre est un heurt, le choc de deux despotes résolus à défendre, étendre et protéger leur propre espace vital.

Ce « Chez Soi » qui peut prendre mille visages différents, qui peut être la race, la maison, le pays, la famille, le métier, le sexe, le parti, la culture, la patrie, la passion, la nation… selon les circonstances et le tempérament qui façonnent l’histoire de chaque individu, peut être un lieu de paix. La frontière qui limite, que le Soi aimerait tant porter toujours plus loin, jusqu’à réduire à rien le territoire adverse, est une pure illusion. Il suffirait d’un rien, juste de regarder sans désir de conquête, pour voir que l’unité est, a toujours été et sera toujours là, derrière les divisions qui ne sont qu’apparentes. Comprendre et accepter que l’Autre habite ailleurs et ainsi se dérobe, c’est habiter le monde sans éprouver l’envie de posséder la terre, savoir que le danger ne viendra pas de lui mais de la volonté bien ancrée dans le Soi de construire sa demeure au lieu de l’apprêter pour pouvoir accueillir.

Être chez Soi

Être chez Soi, quoi de plus simple ? Il suffit pour cela d’avoir un lieu à soi, un endroit où l’on sait que l’on peut revenir, un endroit dont on sait qu’il vous attend toujours, qui demeure inchangé, protégé des tempêtes qui secouent l’univers. Hélas, la situation est beaucoup plus complexe. Car ces trois petits mots, ces mots si ordinaires qu’on dit sans y penser, peuvent dire, sans le vouloir, de multiples façons de se sentir « chez Soi ».

Certains ont ce besoin de retrouver partout l’univers familier où ils ne se sentent bien que parce qu’ils le connaissent. Ceux-là, qui se construisent, ne peuvent s’épanouir qu’entre leurs quatre murs et s’installent chez l’Autre comme s’ils étaient chez eux, projetant le décor de leur monde intérieur sur le monde alentour. La triade 5-6-7 noue et renoue sans cesse ce lien avec l’espace, comme une terre à défendre pour l’ennéatype 5, un lieu pour rassembler pour l’ennéatype 6, un foyer à garder pour l’ennéatype 7.

D’autres qui avant tout s’affirment comme Être Soi, parviennent à s’épanouir en quelque lieu qu’ils soient, peu sensibles semble t’il, aux conditions dictées par le chez Soi de l’Autre. La triade 8-9-1 exprime ce détachement vis-à-vis de l’espace, dans la peur de déplaire de l’ennéatype 1, la volonté de vaincre de l’ennéatype 8, l’évitement du conflit de l’ennéatype 9.

Il en est d’autres encore qui n’habitent jamais seuls, pour qui être chez Soi, c’est être avec les autres. Ceux-là dont l’habitat se fait et se défait au gré de leurs échanges, évoluent dans l’espace en suivant le reflet qu’ils parviennent à saisir dans le regard de l’Autre. La triade 2-3-4 incarne cette servitude, dans le faux dévouement de l’ennéatype 2, les ruses et les intrigues de l’ennéatype 3, la feinte fragilité de l’ennéatype 4.

Quelle que soit la façon dont un ennéatype se glisse dans l’espace, illustrée par sa place sur le pourtour du cercle de l’Ennéagramme ; quelle que soit la distance qui le sépare du lieu où l’Être et le Chez Soi ne sont pas dissociables ; quelle que soit la nuance qui teinte sa relation à son habitation ; il y aura toujours dans la figure fermée cernant le monde du Soi une dissociation, réplication manquée de la première coupure, de la séparation qui permit l'ouverture d’un espace où le Soi se retrouve chez lui.

Avec la volonté de prendre possession apparaît cette frontière, anomalie, erreur, monstrueux avatar de la naissance du Soi qui croit pouvoir gommer ce qui l’a défini, sapant ainsi la base sur laquelle il repose. Lorsque le voisinage devient contiguïté, les terrains mitoyens deviennent champs de bataille et dans ce monde en guerre toute rencontre est un heurt, le choc de deux despotes résolus à défendre, étendre et protéger leur propre espace vital.

Ce « Chez Soi » qui peut prendre mille visages différents, qui peut être la race, la maison, le pays, la famille, le métier, le sexe, le parti, la culture, la patrie, la passion, la nation… selon les circonstances et le tempérament qui façonnent l’histoire de chaque individu, peut être un lieu de paix. La frontière qui limite, que le Soi aimerait tant porter toujours plus loin, jusqu’à réduire à rien le territoire adverse, est une pure illusion. Il suffirait d’un rien, juste de regarder sans désir de conquête, pour voir que l’unité est, a toujours été et sera toujours là, derrière les divisions qui ne sont qu’apparentes. Comprendre et accepter que l’Autre habite ailleurs et ainsi se dérobe, c’est habiter le monde sans éprouver l’envie de posséder la terre, savoir que le danger ne viendra pas de lui mais de la volonté bien ancrée dans le Soi de construire sa demeure au lieu de l’apprêter pour pouvoir accueillir.

Être chez Soi D1
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Être chez Soi

Se situer

en équilibre,
ouvert, mobile

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Être chez Soi

Construire

un monde clos,
solide,durable

Être chez Soi D2

La limite

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Le lien

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Être chez Soi D3

L'extérieur

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La limite

L'accueil

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Le lien

Être chez Soi D4

L'éloignement

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L'extérieur

La limite

La distance

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L'accueil

Le lien